Le
Cercle des Amis a vu le jour en 1873
Son histoire est
directement rattachée
à la vie locale et à ses coutumes. Contrairement
à
ce qui a pu être dit ou écrit, aucune intention
politique
ou religieuse n’est à l’origine de cette
association. Les statuts originaux
en font foi et le responsable, élu chaque année,
est
chargé de les faire respecter : il en est le gardien, le
garant.
Les
créateurs, des soldats revenant du front
de la guerre de 1870, parce qu’ils en ressentaient le besoin,
souhaitaient trouver une liberté entre hommes pour
évoquer des souvenirs et parler de cette liberté
enfin
retrouvée. Ce désir de converser entre eux a bien
longtemps créé la polémique, autour
des femmes
notamment, qui furent longtemps interdites
d’entrée au
Cercle.
Cette fausse
interprétation a donné
libre cours à des idées exploitées par
quelques
« machos ». En fait l’analyse la plus
absurde se
trouve peut-être chez certains écrivains dont les
notations déliées s’avèrent
bien utiles
à ce propos pour déterminer une
éthique sans
aucune base solide donc justifiée. Il aura fallu plus de 130
ans
pour faire tomber ce tabou.
L’histoire
des Cercles en Provence fait
autorité au début du 20ème
siècle. Il
s’en dénombre des centaines, répartis
dans toutes
les bourgades. Même les grandes villes en comptent quelques
uns.
Certes les villages de campagne sont mieux adaptés
à
cette mode, par la convivialité, la proximité et
l’absence, en cette époque, des effets
d’une
vie mouvementée.
Les motifs de
création sont souvent
différents mais ceux de Cagnes sont bien précis
et ne
laissent planer aucune orientation, d’abord par son titre
«
Cercle des Amis » et aussi par la qualité de ses
activités toujours adaptées au contexte local,
quelle que
soit la couleur de la direction municipale. Le Cercle jouit bien
sûr d’une totale autonomie.
Guy de
Maupassant a écrit « Le Cercle
est une famille, la famille de ceux qui n’en ont pas
encore,
de ceux qui n’en auront jamais et de ceux qui
s’ennuient
dans la leur ».
Image un peu
caricaturale qui reflète
néanmoins l’état d’esprit
animateur
d’une assemblée de ce genre,
représentative de la
population locale et de son identité.
La notion et la
fonction du Cercle sont avant tout
sa sociabilité : c'est un groupe de personnes qui agit et se
distrait ensemble.
Dans une
étude réalisée en 1996 par des
universitaires il est écrit :
" ...il
s’est avéré que les mots «
solidarité
» et surtout « amitié » sont
très
présents dans les discours. Il est donc indiscutable que le
Cercle contribue largement à développer un esprit
de
groupe et une conscience collective qui constituent des liens forts
entre ses membres et fait contre-poids à
l’individualisme
constaté lors du siècle dernier dans notre
système
de société."
Des dates
révélatrices
d’événements ont associé le
Cercle à
une vie extrêmement intense, populaire, dépourvue
de
superflu.
Pourtant le
réel est bien là, il
existe alentour. Il convient entre la bavardage et le silence,
d’assurer sa présence discrète par une
pratique
conventionnelle des us et des coutumes en affirmant un point de vue
attentif à cet endroit.
Le Cercle des
Amis de Cagnes a acheté ses locaux actuels le 27 janvier 1923, en l'étude de Me Pasqualini, notaire à Cagnes.
Le 25 mars 1957 à Rome était signé le traité instituant la Communauté Européenne.
Au
début de l’année 2007, à l’occasion de
l’Assemblée générale, les statuts de
l’association, ont été sensiblement
modifiés, notamment l’article 2 qui précise
désormais : << Pour être membre du Cercle il faut
être majeur, ressortissant d’un pays de l’Union
européenne et jouir de ses droits civils et politiques.>>
À
l'occasion des fêtes du premier mai, les dirigeants du Cercle
convient à un apéritif tous les ressortissants de la
communauté internationale résidant dans le
Haut-de-Cagnes. C’est un geste d’amitié, hautement
convivial qui confirme le rôle que le Cercle des Amis entend
jouer.
Cercle des Amis :
banquet du centenaire, le 18 mars 1973.